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Je me croyais plus forte. Je pensais avoir une tête en acier. Je pensais pouvoir surmonter la connerie humaine. Je pensais que tout ça c'était pas grave. Je pensais que ça passerait. Je pensais "plus que 10 mois" et je change de labo/de job/de vie. J'avais oublié mon corps. Lui, il n'est ni fort, ni en acier, ni armé contre la connerie humaine. Pour lui, c'était grave. Pour lui, 10 mois, c'était déjà trop. Lui, il s'est tout pris de plein fouet. Et c'est lui qui a dit stop.
Je suis allée au contact frontal, ça avait l'air si facile quand vous m'en parliez. J'ai tenu bon, j'ai vidé mon sac. J'étais plutôt fière de moi d'ailleurs. Mais le soir, quand la pression est retombée, le corps a lâché.
Et voilà, j'aligne les comprimés à côté de mon bol de café : celui-là pour ne plus pleurer, celui-là pour voir la vie en rose, celui-là pour me faire penser que je ne suis pas une merde. Sauf que celui-là m'empêche de réfléchir, sauf cet autre m'empêche de finir mes phrases, et cet autre-là me fait tomber 3 fois par jour dans un sommeil de plomb dont j'émerge, les jambes en coton et la langue en carton.
10 jours. J'ai 10 jours de repos, c'est écrit sur le papier du médecin. 10 jours, et après.... 10 mois... encore 10 mois...